Ali aime Lila et Lila aime Ali
Dans la rue des lilas,
Car Ali naquit là.
Naquit, naquit là, naquit là, là.
Ali, dans la rue des lilas,
Lila, dans son lit, dans son lit, là
Chante « La ila ilallah »
Ali aime Lila et Lila aime Ali.
Dans la rue des lilas,
c’est l’Ali, c’est la liesse.
Ali est né, est né au lilas.
Lit là, que Lila à henné,
Ali parce qu’il était né.
Chante « La Ila Ilallah »
Ali est né au lila lila
Ali henné au lila lila
Ali est né au lila lila
Ali henné au lila lila…
Mais d’ la rue des lilas
Elle n’est pas la plus belle des cités.
Elle n’est pas non plus la riche d’entre les villes, Beirut
Son ciel n’est pas d’étoile mais de feu
Ses enfants sans enfance ont rangés les jouets dans les placards pour en sortir les fantômes.
Ses femmes sans plaisir caressent la terre brûlée et rêvent aux oliviers, aux orangers déracinés.
Ses vieillards sans vieillissement ont le regard transparent, vide et profond comme un abîme de douleur.
Ses hommes ne sont que de passage entre enfance et vieillesse car là bas ont ne vieillit pas, on meurt de solitude parfois, de tristesse souvent.
Mais elle est la plus belle Beirut
Parce qu’elle est la plus fière et la plus indomptable Beirut
Jamais conquise, jamais soumise car à Beirut le renoncement n’est pas de mise
Aucune cité n’est plus grande, aucune ville n’est plus laide, aucune conquête n’est plus chère, aucun empire n’est plus vain, aucun cri n’est plus fort aucune blessure n’est plus profonde.
Elle est pourtant la plus sereine et la plus fière Beirut
Parce qu’elle est parmi toutes les cités celle qui n’a jamais renoncé.
Au delà de ses morts au delà de ses limites
Affamée, encerclée, bombardée, oubliée
Elle dit non
Et jamais elle ne de dira oui.
Ya waldi ya hamri
Ki tekber Nref arlik
Ya waldi ya hamri
ki jik elmnem Nhemem ahlik
Ya haïni ya galbi
Allah yahtik sbar
Ya haïni ya galbi
Ndhi hlik hta nhar
Ya waldi ya hamri
El houria bel kima
Ya waldi ya hamri
Rak takbar fi dounia srira
Ya haïni ya galbi
Allah yahtik sbar
Ya haïni ya galbi
Ndhi hlik hta nhar
Wallou wallou
Daïman Wallou
Najri Kimel Hmar
Wallou wallou
Daïman Wallou
Najri hla dinar
La Bagdad de mon cœur est morte
Sans que je porte le deuil
Sans même que je le sache.
Moi qui la croyait immortelle.
Triste Babel.
Ville fortifié, souterraine et emmuré,
Aux femmes voilées, secrètes, aux cicatrices fardées.
Babylone éclatante
Survivante
De Buch à Buch à Nabuchodonosor,
Tu a connu tous les destins tous les sorts.
De jack Palance à Delacroix,
Mille et une fois fantasmée, décimée, oubliée, déchiquetée.
Sublime défunte
Corps brulant sans sépulture.
Jardin des âmes déchues de Babylone
Condamnées à hanter.
Chaque jour un peu plus petite,
Chaque nuit un peu plus morte.
Chaque matin un peu plus invisible.
Les rires se mêlent aux éclats de feux.
Rien n’est plus ridicule qu’une guerre qui ne s’arrête jamais.
Rien n’est plus insondable qu’une lutte fratricide.
Tout s’oppose à tout et la foi s’oppose à la foi.
Les génies impuissants s’échappent de leur lampe.
La magie s’en est allée sur son tapis marchand.
Orient désorienté,
Occident, oxydé
Dépressive lascive,
La Bagdad de mon cœur est morte
Sans que je porte le deuil
Sans même que je le sache
Moi qui la croyais immortelle.
Elle se couche lentement
Et le soleil se lève enfin.
Les ombres du jour cèdent la place aux anges de la nuit.
Elle n’entend plus les cris de sa mère endormie.
Elle ne sent plus les coups de son père assoupi.
Et elle ferme les yeux, elle danse
Et elle ferme les yeux dans d’étranges volutes.
Et elle ferme les yeux, elle danse
Et elle ferme les yeux…
Dans une lueur venue l’emporter doucement
Loin de sa vie et de ses rêves d’enfant
Loin de ce que l’argent peut acheter
Loin des souci des tourments
Plus légère que le vent.
Dans la cuisine elle revoit son père
Sale et rouge comme un fond de bouteille
Le corps titubant presque plus
Tellement son corps se penche
Sur ce morceau de chair à peine vêtue au visage de sa mère.
Les doigts crispés sur un coin de son épaule
La bouche baveuse éructant une dernière fois quelques insanités qu’il ne finit même pas.
Il secoue sont corps comme un pantin ridicule
Il râle et gesticule comme un animal épuisé par la honte et la mort.
De sa mère elle ne voit plus que les yeux qui se sont fermé et ses lèvres devenues blanche.
Lui continue sa danse macabre
Il ne s’est rendu compte de rien
Et le devoir accompli, il s’est endormi
Et elle ferme les yeux, elle danse
Et elle ferme les yeux dans d’étranges volutes.
Et elle ferme les yeux, elle danse
Et elle ferme les yeux…
Elle se couche lentement
Et le soleil se lève enfin.
Les ombres du jour cèdent la place aux anges de la nuit.
Elle n’entend plus les cris de sa mère endormie.
Elle ne sent plus les coups de son père assoupi.
Et elle ferme les yeux, elle danse
Et elle ferme les yeux dans d’étranges volutes.
Et elle ferme les yeux, elle danse
Et elle ferme les yeux…
Dans une lueur venue l’emporter doucement
Loin de sa vie et de ses rêves d’enfant
Loin de ce que l’argent peut acheter
Loin des souci des tourments
Plus légère que le vent.
Dans la cuisine elle revoit son père
Sale et rouge comme un fond de bouteille
Le corps titubant presque plus
Tellement son corps se penche
Sur ce morceau de chair à peine vêtue au visage de sa mère.
Les doigts crispés sur un coin de son épaule
La bouche baveuse éructant une dernière fois quelques insanités qu’il ne finit même pas.
Il secoue sont corps comme un pantin ridicule
Il râle et gesticule comme un animal épuisé par la honte et la mort.
De sa mère elle ne voit plus que les yeux qui se sont fermé et ses lèvres devenues blanche.
Lui continue sa danse macabre
Il ne s’est rendu compte de rien
Et le devoir accompli, il s’est endormi
Et elle ferme les yeux, elle danse
Et elle ferme les yeux dans d’étranges volutes.
Et elle ferme les yeux, elle danse
Et elle ferme les yeux…